Apogée, un programme de recherche sur les océans sans précédent

L’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) et leurs partenaires l’Université Dalhousie, l’Université Laval et l’Université Memorial participent à un appel de financement de recherche sans précédent sur l’action climatique et le rôle de l’océan. Un programme de recherche d’envergure mondiale qui vise à développer des solutions et des actions concrètes et innovantes pour relever les défis sociaux et environnementaux touchant les océans et le climat. 

La température mondiale devrait augmenter de 1,5 °C d’ici 2030. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’humanité est mal préparée pour faire face aux impacts d’une telle hausse. « Un tel réchauffement est susceptible d’entraîner des changements à l’échelle de la planète et de modifier plusieurs écosystèmes. Même si nous parvenons à limiter le réchauffement planétaire à une moyenne annuelle de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, nous devrons nous adapter et trouver des solutions concrètes qui prendront en compte les réalités des communautés côtières d’une manière juste et équitable », observe le directeur de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER-UQAR), Guillaume St-Onge.

Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de notre planète et jouent un rôle clé dans le maintien du climat. « Ils régulent le climat planétaire propice à la vie en transportant et en stockant la chaleur excessive qui est générée par le réchauffement dû aux activités humaines, et en absorbant le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère. Or, les divers processus liés à ce transfert sont quantifiés de façon imprécise, malgré l’importance des budgets globaux de carbone pour l’élaboration des politiques et des négociations actuelles sur les changements climatiques », indique la titulaire de la Chaire UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins, la professeure Fanny Noisette.

C’est pour corriger cette situation et faire du Canada un leader en matière d’adaptation aux changements climatiques qu’une centaine de chercheuses et de chercheurs participent à une demande de financement de 155 M$ menée par l’Université Dalhousie en partenariat étroit avec l’UQAR, l’Université Laval et l’Université Memorial. « Nous voulons mieux comprendre le rôle de l’océan dans l’évolution du climat, notamment en comblant plusieurs lacunes sur le plan des connaissances. Mais nous savons que cela seul ne permettra pas de relever collectivement, et de manière urgente, les défis importants qui se présentent à nous. C’est pourquoi nous investirons également des ressources et des efforts pour que la recherche soit porteuse d’action, ce qui nécessite une approche transdisciplinaire et transformatrice », mentionne le directeur du Réseau Québec maritime (RQM), le professeur Dany Dumont.

Intitulé « Transformer l’action climatique », le programme de recherche déposé au Gouvernement du Canada s’étend sur une période de sept ans et cible trois axes de recherche. Ils porteront sur l’incertitude entourant le bilan carbone du climat, sur l’atténuation du changement climatique basée sur l’océan et enfin, sur les mesures à mettre de l’avant pour assurer une transformation juste et équitable. Les recherches qui sont proposées sont intersectorielles et pertinentes sur les plans sociétal et scientifique. Le programme prévoit également l’établissement de collaborations avec des partenaires canadiens, autochtones et internationaux, provenant d’horizons disciplinaires variés.

« Ultimement, les chercheuses et les chercheurs des sciences naturelles et des sciences humaines et sociales impliqués souhaitent susciter un véritable changement et un impact social et politique pour répondre concrètement aux défis liés aux changements climatiques », précise la titulaire de la Chaire de recherche en éducation à l’environnement et au développement durable UQAR – Desjardins, la professeure Geneviève Therriault. « Ce projet est une occasion unique de construire ensemble des connaissances autour de l’interface climat-océans-humains et de développer des compétences en matière de durabilité chez de multiples actrices et acteurs de la société civile et de la communauté scientifique. » Le projet prévoit en outre qu’un hub transformationnel soit mis en place à l’UQAR afin de soutenir l’idéation de projets transdisciplinaires porteurs, mais également tout le processus de mise en œuvre, et cela, dans un souci de dupliquer les retombées des recherches menées avec, par et pour différents publics concernés par les enjeux liés aux océans et au climat.

Les expertises de l’UQAR et de l’ISMER en océanographie, en biologie, en nordicité, en génie, en développement régional, en gestion des ressources maritimes et en sciences de l’éducation, entre autres, seront mises de l’avant dans le cadre du programme « Transformer l’action climatique ». « Nos équipes joueront un rôle de leader dans ce programme de recherche issu d’un partenariat inédit entre des universités québécoises et celles des Maritimes. Nous sommes convaincus d’avoir soumis un programme de recherche novateur et transformateur qui répondra aux interrogations actuelles du gouvernement canadien et qui apportera les connaissances et solutions nécessaires pour effectuer un virage décisif et plus que nécessaire dans la lutte aux changements climatiques », conclut le directeur de l’ISMER. Pour plus d’information à propos du projet, on visite le site https://www.transformclimateaction.ca/. Les résultats de l’appel de programmes de recherche seront connus en mars prochain.

 

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