Le bruit des bateaux perturbe le comportement alimentaire des larves de poissons

Une recherche menée par la diplômée à la maîtrise en océanographie Gilberte Gendron montre que le bruit des bateaux perturbe le comportement alimentaire des larves de plies rouges. Les résultats de sa recherche ont été publiés dans la revue Environmental Biology of Fishes.

Les travaux de recherche ont été menés à la station aquicole de l’UQAR-ISMER dans un nouveau laboratoire dédié à l’étude des impacts des sons anthropiques sur le développement des organismes marins. Dans le cadre de la recherche, des larves de plies rouges ont été soumis à différents types de sons, dont des bruits de bateau.

« Les résultats montrent les effets négatifs du bruit de bateau sur le comportement de chasse de minuscules larves de plies rouges ayant une taille moyenne de 5 mm. Ces petites larves ont une capacité à percevoir les sons générés par un bateau, ce qui perturbe leur comportement de chasse à vue de leur proie que sont les petites espèces zooplanctoniques, tels les copépodes », explique Mme Gendron.

Fait étonnant, le bruit a un impact sur la physionomie des larves de plies rouges. « Après un peu moins de 2 heures d’exposition, on a constaté que la taille de l’estomac des plies rouges a diminué de plus de 13 %. L’alimentation des larves est critique à ce stade de leur développement et toute perturbation négative pourrait engendrer un impact sur le renouvellement des populations de cette espèce », estime le professeur Réjean Tremblay.

La recherche de Mme Gendron a été réalisée sous la supervision des professeurs Céline Audet, Gesche Winkler et Réjean Tremblay, de l’UQAR-ISMER, en collaboration avec une équipe française de Brest formée de Laurent Chauvaud, Frédéric Olivier et Aurélie Jolivet, dans le cadre des activités du laboratoire international BeBest.

On peut lire l’article « Anthropogenic boat noise reduces feeding success in winter flounder larvae (Pseudopleuronectes americanus) sur le site de la revue Environmental Biology of Fishes. Mentionnons que Gilberte Gendron travaille maintenant en tant que scientifique au Parc National des Seychelles.

 

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