Une expérience haute en couleur pour mieux intervenir en cas d’urgence environnementale dans le Saint-Laurent maritime

Une équipe de l’UQAR-ISMER vient de réaliser une expérience haute en couleur dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent pour acquérir de nouvelles données sur la dispersion de contaminant en cas d’incident maritime. Les résultats permettront de mieux évaluer les risques et améliorer les interventions lors d’urgence environnementale.

À bord du navire de recherche Coriolis II, une équipe du projet TReX a procédé le 11 septembre dernier à une simulation de déversement avec plusieurs centaines de litres d’un colorant inoffensif pour l’environnement, la rhodamine-WT. Différents types de bouées dérivantes ont été déployées pour suivre la dispersion du colorant et deux bateaux munis de capteurs de fluorescence, le FJ Saucier du CIDCO (Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans) et le Mordax de Québec-Océan, ont permis de mesurer la concentration de rhodamine-WT dans l’eau. Cynthia Bluteau, chercheure postdoctorale, Abigaëlle Dussol, étudiante au doctorat en océanographie, ainsi que Bruno Saint-Denis et Théau Leclercq, tous deux étudiants à la maîtrise en océanographie, ont contribué à cet effort d’échantillonnage particulièrement important.

 « En intégrant la somme considérable d’informations recueillies par les différents instruments, nous souhaitons approfondir les connaissances et améliorer notre capacité collective à se préparer et intervenir en cas d’urgence environnementale », explique le chef de mission, le professeur Cédric Chavanne. L’équipe est complétée par le professeur et directeur du Réseau Québec maritime (RQM), Dany Dumont, l’étudiant au doctorat en océanographie Michel Tamtare, l’étudiant à la maîtrise en océanographie Élie Dumas-Lefebvre ainsi que l’artiste chorégraphe en arts de la scène et doctorante à l’UQAM Geneviève Dupéré.

Les internautes peuvent suivre la trajectoire des bouées dérivantes en cliquant ici. « L’expérience s’est déroulée dans des conditions idéales. Elle servira de base pour améliorer les modèles  permettant de prédire le déplacement de contaminants en cas de déversement réel et même pour effectuer des opérations de sauvetage en mer », mentionne le professeur Chavanne.

Signifiant Tracer Release Experiment, le projet TReX est soutenu par le programme Odyssée Saint-Laurent du Réseau Québec maritime et le réseau MEOPAR (Marine Environmental Observation Prediction and Response Network). Il regroupe des chercheurs de trois universités canadiennes (UQAR et l’ISMER, l’Université Dalhousie et l’Université de Colombie-Britannique) et de plusieurs agences et ministères provinciaux et fédéraux, dont le Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM), Pêches et Océans Canada, Environnement et changement climatique Canada, ainsi que la Garde Côtière Canadienne.

Odyssée Saint-Laurent

Le Réseau Québec maritime a récemment dressé le bilan des missions tenues cet été dans le cadre du programme de recherche Odyssée Saint-Laurent. Selon le directeur du RQM, les défis logistiques liés à la crise sanitaire de la COVID-19 ont été relevés. « Il est essentiel de continuer de soutenir et de promouvoir la science, même en temps de crise. Les réussites de cet été montrent qu’il est toujours possible de s’adapter et d’innover », indique le professeur Dany Dumont.

Quatre missions soutenues par le RQM ont été menées entre les mois de juin et août à bord du Coriolis II et du Lampsilis. Réunissant près de 30 participantes et participants, 19 projets de recherche ont été réalisés afin d’étudier le Système Saint-Laurent de l’ouest de l’île de Montréal jusqu’au golfe du Saint-Laurent. Cet automne, le programme soutient trois missions scientifiques, dont celle du projet TReX.

 

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